Tuesday, 4 October 2011

En réponse au blog "Document may suggest fraud in voter register" by Jason Stearns

En résponse au blog “Document may suggest fraud in voter register” par Jason Stearns
Nous tenons par la présente à répondre à certaines préoccupations mentionnées ici car notre société, Zetes, est citée en référence aux travaux d’identification des empreintes digitales que nous avons effectués sur les données issues de la révision du fichier électoral en RDC, informations reprises dans la presse locale à Kinshasa, notamment dans Le Potentiel 5343 du 30 septembre 2011 et dans le Phare 4176 du même jour.
Tout d’abord, le titre du votre blog, même formulé au conditionnel, laisse entendre à certains lecteurs des fraudes avérées comme nous pouvons le constater aujourd’hui dans la presse locale où, sans considération pour le travail d’ampleur qui est fait, une hypothèse est présentée comme un fait accomplit.
En tant que partenaire de la CENI, nous participons à un effort commun dont le but est d’obtenir les meilleures données apurées possibles en vue des prochaines élections.
Dans cette perspective nous sommes amenés à fournir à la CENI, au même titre que d’autres prestataires, le plus d’informations possibles pour participer à l’effort fournit par ces différents acteurs dont le travail, mis en commun, permet une épuration amenant à un fichier propre. Ces informations  émanant de différentes sources sont analysées et consolidées par la CENI pour obtenir le rapport final sur la question des doublons. Il n’existe pas de rapport contradictoire en marge du rapport officiel rendu public par la CENI, seule dépositaire des informations définitives.
Il faut rappeler que ce genre d’opération complexe et d’envergure amène toujours son lot de problèmes, résolus dans la majorité des cas. Dans toute opération de ce type, nous mettons en jeu notre réputation, notre crédibilité et ne voyons pas d’un bon œil la politisation d’informations qui nourrissent des rumeurs qui n’ont pas lieu d’être. On peut faire dire tout ce que l’on veut à des chiffres, la vérité et son contraire, lorsque ceux-ci sont incomplets et sortis de leur contexte. Nous  sommes surpris et regrettons ces citations car nous n’avons à aucun moment été consultés ou avons eu l’occasion de nous exprimer avant l’exploitation incorrecte du contenu de ce blog dans différents organes de Presse.
Ayant une longue expérience des recensements informatisés, voici une affirmation que beaucoup travaillant de près ou de loin aux processus électoraux se devraient d’assimiler: La fraude est impossible à organiser au niveau des systèmes de gestion d’informations, base de données.
En voici différentes raisons:
  • il est impossible de créer/effacer des données dans une base archivée sans qu’un des acteurs participant à l’opération, et ils sont nombreux, ne s’en aperçoive.
  • Toutes les transactions dans les bases de données depuis le terrain jusqu’au système central sont enregistrées. Il est ainsi possible à tout moment de connaître tout type de manipulation effectuée (date & heure, nature & auteur de la manipulation ...)
  • En terme de logistique, il est impossible d’organiser une fraude à partir du fichier électronique dans des proportions non décelables ou de nature à avoir un impact conséquent. Essayez de créer 100.000 électeur fictifs dans une base de données de plus de 30 millions de personnes en dupliquant des électeurs. Il faudrait alors plus de 2.000 bus de 45 place ou plus de 400 avions de 230 place pour organiser leur déplacement vers un autre point de vote ou alors de donner des instructions précises de vote à ces 100.000 personnes sans que cela se sache par ailleurs ni au niveau du système central, ni au niveau de la presse locale. De plus, pour tant d’effort, vous aurez atteint à peine 0.3% de la population.
  • Nous trouvons toujours in fine sensiblement le même pourcentage de vrais doublons quelque soit le pays concerné. La loi des nombres. Une hypothèse haute du nombre de vrais doublons (à ne pas comparer avec des doublons issus des données brutes remontées par le système AFIS - système  de vérification des empreintes digitales) est de 0.5% sur base de la population totale. Parmi ces 0.5%, 90% sont des cas de personnes se procurant une deuxième carte par souci d’esthétisme (la photo n’est pas “belle”, il y a une faute dans le nom, ou tout simplement avoir une deuxième carte par commodité).
  • La nature d’un doublon est complexe. Les fraudes avérées sont un sous-ensemble des “vrais doublons”, eux-même un sous ensemble des doublons. Dans le cas où tous les “vrais doublons” sont des fraudes ce qui n’arrive jamais, nous parlons ici de moins 0.25% de personnes concernées dont l’enregistrement ne doit pas être pris en compte (un doublon étant une paire d’au moins 2 personnes). Même triplé, ce chiffre n’est pas de nature à affecter le destin d’un scrutin.
Les solutions de centralisation informatisées sont là pour apporter la crédibilité au processus en offrant la possibilité de ramener les marges d’erreurs en dessous du pour-cent ce qui est même rarement le cas dans la plupart des “anciennes” démocraties. Ces solutions restent cependant nécessaires en l’absence de registre national informatisé, justement pour interdire la fraude.
Lors d’élections dans les pays du G20, il arrive de constater des marges d’erreurs bien supérieures. Avec l’expérience de nombreux projets, plus de monde se devrait d’être plus au courant des étapes dans lesquelles les fraudes seraient possibles ou non et ce n’est pas au niveau des systèmes de centralisation qu’elles peuvent se produire de par la nature excessivement complexe et irrémédiablement visible de ce type d’opérations.
De ce fait, nous avons transmis successivement des informations partielles, non-exhaustives et qui ont contribué à la correction d’erreurs inévitables. Zetes n’est pas la seule source d’information ayant permis l’élaboration du fichier central. La présence même de nombreux acteurs garanti à ce stade la transparence par l’échange et la consultation permanente qui permet de constater qu’aucune altération illicite n’a pu se produire dans le fichier.
Il est indiscutable que des erreurs aient été constatées et il en est fait mention dans ce blog: nous n’avons jamais estimé que ces erreurs étaient insurmontables et avons toujours communiqué que nous n’avions pas rencontré de problème majeur pour les résoudre.
Les chiffres mentionnés dans ce blog sont de deux natures complètement différentes. On compare des données brutes avec des données définitives où des erreurs techniques ont déjà été enlevées. La comparaison n’a de fait aucun sens.
Cette réponse se veut volontairement le moins technique possible car d’une part, nous ne sommes pas habilité à divulguer des information n’étant pas dépositaire du rapport final et d’autre part, il est clair que tout chiffre prête à grande confusion. Il est facile de céder au doute et pour cela, nous rappelons qu’il s’agit d’un travail complexe et d’envergure. Nous rencontrons toujours d’énormes difficulté à faire comprendre le travail accompli dans ce genre d’opérations, compréhension qui exige expertise en la matière.
Nous invitons les personnes qui ont utilisé les informations de ce blog à le relire attentivement. Celui-ci pose des questions, il ne s’agit pas de fait et il est dangereux et peu responsable d’en reprendre des éléments sans au préalable avoir eu une démarche de prise de renseignements dans le but d’obtenir des informations tangibles qui lèverons immanquablement les doutes exprimés.
Kinshasa, le 3 Octobre 2011

Fabien MARIE
Directeur de Projet
Zetes PASS

In response to "Document may suggest fraud ..."

In response to the blog “Document may suggest fraud in voter register” by Jason Stearns
We would like to address here to some of the preoccupation addressed in this blog which was subsequently mentioned in the local press in Kinshasa (mostly in “Le Potentiel” 5343 and “Le Phare” 4176 on the 30 of September), for our company’s name, Zetes, has been referred to in reference to the some of the work performed by our AFIS (Automated Fingerprint Identification System) on the electoral enrollment data.
First of all, the title of the blog, even if in the conditional (“may suggest fraud”), has been transformed in the press in Kinshasa where fraud is now supposedly a fact, this without enquiry nor respect for the work being done.
As a partner of the CENI, Zetes participates in a joint effort with the objective of providing the best information possible to the CENI so that all in DRC can participate in the coming election.
In this perspective, we, as well as other partners, provide information so that the CENI can analyze, compile, compare and clean data gathered on the field as to obtain the most reliable collection of records with a minimized margin of error, errors that are inevitably encountered in such complex operations. There is no contradictory report to the official report of the CENI, sole depositary of the official and final information.
We take this opportunity to remind everyone that this kind of large-scale and complex operation always brings its share of problems we are here to help solving. We put our reputation at stake as our credibility and transparency in such operations we undertake and do not wish to see this work being used for political purposes by feeding rumors that do not have reason to exist at this stage. Any given number can be made to speak different kinds of truth. We strongly regret having been exploited and cited in the local press without having had the opportunity to comment but we hope this message can bring some reassurance to readers and will prevent the incorrect use of preliminary and outdated information in the future.
Having a long experience on the subject in hand, here is a statement, as bold as it may seem, that all involved in electoral processes should very well be aware of: fraud is impossible to organize at the level of centralization systems / databases.
Here are different reasons why:
  • It is impossible the create/delete persons in a database without anyone being aware of it, and there are many actors of different origin involved, when following centralization processes that lasts months.
  • All transactions in the databases from the field and in the central system are logged and linked to the operator who performed the actions so we are capable of tracing everything that has been done from beginning to end.
  • In terms of logistics, it is impossible to organize a fraud from an electronic file in proportion that cannot be detected or are of nature to have a significant impact. Try creating 100,000 fake voter within a database of more than 30 million by duplication. You would then need more than 2,000 buses (45 seater) or more than 400 planes (230-seater) to move them to other polling stations or manage to instruct 100,000 people without anybody else noticing. Having done all that, you would not even impact 0.3% of the electoral population. 
  • We always find in the end the same amount of “real doubles or duplicates” here and in many different countries; call it law of numbers. A large number of real duplicates for example is 0.5%  based on the total electoral population of which in 90% of the cases are people getting another card because their name was misspelled or didn’t like their picture or just wanted to have two card in case they loose one.
  • The nature of a duplicate is complex. The proven frauds (that can only be determined after human verification) are a small subset of the real duplicates, themselves a subset of the raw duplicates. Even in the eventuality that all of these where fraud attempts we are talking about way less than half a percent of the number of persons concerned (a double being a pair of at least 2 persons).
Computerized solution have the advantage of bringing credibility at this stage of the process by being able to cut down the error margin to bellow the percent which is seldom the case even in “mature” democracies but remains necessary in the absence of a computerized national registry to prevent fraud.
Errors on electoral lists in G20 countries are often greater than that even with electronic voting. With the experience of many projects, people should now be better aware, where fraud is possible or not, and it is not at the level of centralization systems that they can occur simply because it doesn’t make any sense.
As a result, we have transmitted information several time in the course of the process to the CENI and have continued working in order for the CENI to be able corroborate this with other information available from other sources and partners. The very presence of many players guarantees a degree of transparency through the exchange and ongoing consultation, which reveals that no alteration is possible. These information help improve the overall viability and confirmed that even though there were technical glitches, as you mention in you blog, we have early on stated that there where  no major problems to foresee as we have sufficient means to address them.
The numbers indicated in the blog are of different nature. Raw data is compared here with cleaned data, already deprived of technical errors. The comparison is therefore not possible.
In the hope that this, if not addressing the use of incomplete statistics will be reassurance enough to not concede to panic and invite those preoccupied to ask questions before relaying concerns expressed in this blog as facts.
We invite all who have used the information in this blog to read it again carefully, it expresses concerns that are not facts and it is irresponsible to use sparse elements in the press without further inquiry to obtain tangible information that would have inevitably lifted any doubts.
Kinshasa, October 3, 2011
Fabien MARIE
Program Manager
Zetes PASS